Reforestation – Visite d’une parcelle – mission Népal 2022

Extrait du compte-rendu de la mission Népal 2022.

Depuis le district de Tatopani nous reprenons notre route pour relier Jumla. Nous devons rouler sans trop faire de pause car le trajet sera long , et nous devons atteindre le lieu de reforestation avant la nuit.

Après un nouveau road trip mouvementé , nous gagnons Siddibhinayak d’où il nous reste plus d’une heure de marche afin de relier le lieu de plantation.

Nous pressons le pas , malgré le dénivelé que la fatigue nous fait bien ressentir. Ce sont les derniers gros efforts pédestres de notre mission. En arrivant à plusieurs dizaines de mètres des premiers arbres replantés, nous apercevons ce que nous identifions comme des pies de l’Himalaya. Elles sont au moins 4, et semblent s’amuser entre une souche au sol et un arbre voisin. Nous prenons le temps d’observer ces beaux oiseaux, et de les photographier.

Nous gagnons alors la parcelle :

Ici ce ne sont pas moins de 3000 arbres qui ont été replantés sur 2,3 ha. Cette parcelle permettra après quelques années de faire partie d’un corridor forestier reliant l’habitat naturel du panda roux actuel (environ 23 ha) à des zones plus déboisées pour le moment.

Les plants ont grandi dans une pépinière à Sinja, du même district, financée par le Red Panda Network (RPN). Il leur aura fallu 1 à 5 années de croissance, selon l’espèce, et aussi 3 heures de camion sur ce même trajet laborieux, pour enfin être replantés ici le 26 juillet dernier.

Au total , 106 personnes de la communauté ont été embauchées pour ce travail, qui a été un vrai challenge : le dénivelé sur la parcelle est impressionnant. Ils ont perçu un salaire de 2000 roupies népalaises chacun, et ont aussi la fierté de participer à ce nouvel effort de conservation.

Pour optimiser la restauration de l’habitat, 5 espèces autochtones et importantes pour cet endroit ont été sélectionnées : le cèdre de l’Himalaya (Cedrus deoara), le pin de l’Himalaya (Pinus wallichena), le noyer commun (jungal regia), le chêne blanc de l’Himalaya (Quercus leucotrichophoa) et le bouleau de l’Himalaya (Betula utilis)

Volontairement, le bambou ne figure pas parmi les plants. L’espèce est présente plus haut, quand les conditions du biotope le permettront, il poussera naturellement aux endroits propices.

Pour assurer la pérennité des plants, Un membre de la communauté surveille le site quotidiennement, rémunéré par le RPN à hauteur de 5000 roupies par an. Il surveille que les habitants ainsi que le bétail ne pénètrent pas dans la zone.

Le RPN emploie aussi 2 gardes-forestiers qui patrouillent de façon périodique, ainsi que sur les territoires voisins. Ils sont rémunérés 10 500 roupies par an.

Le jour décline vite. Après avoir récolté les informations, nous faisons un état des lieux ainsi qu’une prise d’images. Nous déplorons les nombreux déchets plastiques présents. Si les clôtures sont efficaces contre les intrusions , elles n’arrêtent pas les diverses pollutions. Nous discutons du problème qui est omniprésent sur tout le territoire Népalais.

Ici , un ramassage périodique est effectué par les trois gardes, qui sont souvent aidés par d’autres membres de la communauté.

Nous pouvons constater la bonne santé des arbres replantés ici depuis 4 mois. Ils sont encore très jeunes et fragiles. Chaque plant est repérable facilement, leurs emplacements étant espacés et dans des petits « cratères ». Cela permet une bonne irrigation des racines, et les plants ainsi visibles sont aussi mieux surveillés durant leur croissance.

jeune plant de pin de l’Himalaya

Toute la parcelle est bordée d’une petite forêt , par endroit clairsemée, qui profitera aussi de la proximité de ce tout nouveau couloir végétal. Ceci est seulement le début d’un travail de reforestation, qui durera plusieurs années, mais dont l’écosystème ne tarde pas à se remettre en marche, par le retour de la petite faune et flore profitant d’un lieu protégé.

Durant notre marche retour , nous croisons de nombreux habitants qui, pour beaucoup, s’arrêtent saluer les membres Népalais de notre équipe, car tous se connaissent bien. Les actions mises en places ici par les membres du Red Panda Network en lien avec des membres des actions sociales du district, représentés par Tek Rawat, qui nous accompagne également , sont un vrai bénéfice pour la population. Ici encore, ils sont heureux des actions mises en place pour transformer les difficultés du passé en potentiel environnemental qui permettra non seulement l’éco-tourisme, mais aussi des ressources naturelles et économiques durables.

Nous traversons un pont suspendu, et continuons notre sentier… puis nous avons la surprise d’être présentés au ministre des Armées qui passait également par là, avec des membres de la communauté, en toute simplicité. Notre équipe explique les raisons de notre venue, nous sommes alors chaleureusement remerciés par le ministre pour nos actions depuis la France. Nous sommes touchés par la gratitude qui nous est témoignée, et transmettons ces mots à tous nos partenaires et soutiens !

Nous reprenons alors la route vers Jumla, où nous avons l’immense joie de regagner l’hôtel qui nous hébergeait en 2018, et revoir la famille qui nous y a accueillis. Ces personnes ont à cœur la protection des montagnes qui les entourent, et des animaux qui y vivent. Notre ancien logo est toujours présent sur la porte d’entrée ! Nous les remercions pour ce soutien local, et leur offrons le nouveau logo. Le plus jeune garçon s’empresse de remplacer l’ancien autocollant, les retrouvailles sont toujours un moment plein de bienveillance mutuelle !

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *


fr_FRFR