Rencontre avec Ramesh Rai

Ramesh Rai est Garde-forestier pour les forêts communautaires de Kanyadevi, district de Panchthar.

Romain et Hélène lors de la mission Népal de 2022, avec des gardes-forestiers dans l’Est du Népal. (Ramesh est la 3e personne en partant de la gauche)

Romain et Hélène ont interviewé Ramesh Rai, le garde-forestier soutenu par le CPPR, lors de la 2e mission Népal menée par le CPPR, en 2022 :

Romain : Comment avez-vous commencé à travailler comme garde-forestier ?

Je suis garde-forestier depuis 2014

J’ai été nommé par la « Kanyadevi Community Forest », le comité des membres du village, pour surveiller la forêt communautaire.

Hélène : Est-ce que c’est difficile d’être garde-forestier ?

C’est difficile, pas tout le temps… C’est très difficile pendant la saison des pluies. Ce travail n’est pas pour tous le monde, c’est difficile mais aucun travail n’est facile.

Je suis aussi le gardien de la forêt Deepika mais je fais de mon mieux pendant la saison des pluies parce qu’elle est vraiment très dangereuse.

De plus , il n’y a pas d’abris sur place, et c’est trop dangereux pour emmener des chevaux. Pour porter notre matériel et dormir c’est donc difficile aussi.

Romain: Et est-ce que vous aimez ce travail ?

L’assemblée rit, la réponse est pour eux bien sûr évidente…

Oui j’adore mon travail, parce qu’il me permet d’aller souvent dans la forêt, d’en faire le tour et ramener un peu d’air frais ! Et en plus, je peux protéger les pandas roux ! Vraiment, j’aime beaucoup mon travail.

Romain : Qu’est ce que vous ressentez quand vous voyez un panda roux ?

Je travaille pour les pandas roux, pour leur protection. Donc quand dans la forêt je vois un panda roux sauvage, ça me rend vraiment heureux ! Il n’y a pas de prix pour ça.

Ça me permet aussi de les compter et les étudier. Je suis content quand je peux en voir. Et j’espère que vous pourrez aussi en voir !

Romain : Si durant notre trip nous avons la chance de voir un panda roux, je pense que c’est qu’on a de bons yeux !

Rires

Hélène : Qu’est-ce que ce travail a changé pour vous ? Est-ce que le salaire est motivant ?

Le salaire n’est pas très élevé.

Le salaire est moins élevé que quand j’ai commencé en 2014. Le RPN me payait 2000 par mois ce qui faisait 24000 par an. (Monnaie en roupie Népalaise). Actuellement ils nous paient seulement 12 000 par an. Mais je suis d’accord avec cela parce que mon intérêt est aussi de travailler ici pour la forêt, et c’est ce que je fais de mieux de mon côté.

Et l’autre avantage est le suivant : mes enfants reçoivent une bourse d’études par le biais de la « Red Panda Conservation Scholarship » (Bourse Scolaire de Conservation du Panda Roux, mise en place par le RPN) . Mes enfants sont également heureux et très fiers. Ils disent que grâce à leur père, qui est gardien de la forêt, ils reçoivent une bourse en argent, et un sac d’école. Ma femme a pu placer de cet argent à la banque pour l’assurance des enfants, 3000 roupies.

Hélène : Est-ce que vous voulez partager avec nous une anecdote, ou quelque chose qui vous a marqué lors de vos patrouilles ?

Durant la saison des pluies, c’est très difficile de marcher dans la forêt parce que je ne peux pas sentir et voir où sont les animaux sauvages, ni anticiper ce qui va se passer. Les animaux sont difficile à trouver, ils peuvent aussi s’approcher plus facilement et nous attaquer. Donc pendant la saison des pluies, il est difficile de travailler dans la forêt.

Romain : Avez-vous déjà rencontré des animaux dangereux ?

Une fois nous avons vu un tigre du Bengale, au coucher du soleil. Il était assis sous un arbre! On ne l’a pas vu, alors on s’est approché et retrouvé juste à côté ! Il était très mignon ! (rire !)

Et j’ai vu des ours noirs, il y a parfois des incidents.

Rassurez-vous, Ramesh n’a jamais été blessé au cours de ses missions et connaît les comportements à adopter en cas de rencontre inhabituelle !

Nous remercions Ramesh pour son travail incroyable sur le terrain, et lui disons notre reconnaissance et notre admiration pour son implication dans la protection de la forêt. Nous le remercions également d’avoir pris le temps de venir nous rencontrer et répondre à nos questions.

C’est la première fois que je rencontre mes donateurs et je suis très reconnaissant que vous ayez fait tout ce chemin depuis la France. Vous avez apporté des vêtements, c’est pour moi important ça me donne de l’encouragement afin que je puisse continuer mon travail. Merci. Merci beaucoup !

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