Contes

Qui es-tu ?

Il était une fois, dans une contrée lointaine, trois petits jeunes qui se baladaient dans une forêt, sous l’oeil bienveillant de leur nounou, Madame Hibou. Prosper le raton-laveur et Viky la renarde jouaient à chat en tournant autour de leur copain, Milo le blaireau, qui rouspétait après eux :

–  Allez jouer ailleurs que dans mes pattes, ou je vous mords !

–  Voyons Milo, sois gentil avec tes petits camarades ! Intervint Madame Hibou.

Soudain, le petit blaireau s’arrêta tout net : Il y avait quelque chose dans les arbres.

–  Je vais voir, je vais voir ! Dit Prosper en commençant à grimper.

Mais Madame Hibou le stoppa :

–  Non Prosper, ça peut être dangereux ! Allez vous cacher derrière un tronc, je vais voir ce que c’est !

Et elle s’envola vers les branches. Les trois amis se regardèrent un court instant et se mirent à la suivre en courant. Madame Hibou était agile et volait entre les branches. Elle rattrapa sans mal la petite créature qui s’était enfuie en se voyant découverte.

–  N’aie pas peur mon petit ! Nous ne te ferons pas de mal !

Les trois jeunes qui couraient s’arrêtèrent au pied du tronc d’où il entendaient la voix de leur nounou.

–  Vous voyez quelque chose ? Demanda Milo.

–  Non, il y a trop de feuilles dans les arbres, répondit Viky.

–  Je vais monter ! Dit Prosper.

Il grimpa jusqu’à la première branche et regarda un peu plus haut. D’ici, il pouvait voir Madame Hibou, et à environ un mètre d’elle, un curieux animal. Il redescendit aussitôt pour dire à ses amis ce qu’il avait vu :

–  Ca me ressemble, mais c’est roux, comme toi Viky !

–  Un renard ?

–  Non, on dirait vraiment un raton-laveur, mais roux ! Et en plus il sait grimper aux arbres !

Au même moment, Madame Hibou atterrit à côté d’eux, l’étrange animal descendant à leur rencontre, la tête la première ! Étonnant !

–  Je vous présente Eloïse. Elle est un peu timide, alors soyez gentils avec elle !

Viky s’approcha d’elle pour la sentir.

–  C’est vrai que tu ressembles à Prosper ! Mais tu n’es pas grise, comme lui ! Et tu n’as pas la même odeur, lui dit-elle. Es-tu une sorte de raton-laveur ?

Eloïse secoua la tête pour dire non.

–  Elle ne sait pas encore bien parler, les enfants.

Prosper, qui était le plus curieux de la bande, s’était lui aussi approché, pour regarder Eloïse de plus près.

–  C’est peut-être un renard, alors, dit-il.

–  Ah non, j’en suis sûre, intervint Viky. Tu as vu comment elle est descendue de l’arbre ? Je n’arrive même pas à monter, moi !

Eloïse émit un petit cri.

–  Tu as faim ? Demanda Madame Hibou.

La petite créature hocha la tête.

–  Oui, nous aussi, on a faim ! S’exclamèrent les trois jeunes en même temps.

–  Et que manges-tu, ma petite ?

–  Ban-ou, essaya-t-elle d’articuler.

–  Ban-ou ? S’interrogea Viky ? C’est quoi, ça, Madame Hibou ?

–  Ban-ou ! Dit Eloïse, un peu plus fort, cette fois.

–  Je crois qu’elle veut dire : du bambou ! Intervint la nounou.

Du bambou ? Les trois jeunes ouvrirent de grands yeux.

–  Quel animal peut bien manger du bambou ? Demanda alors Milo, qui n’avait pas encore ouvert la bouche jusque là.

–  Je sais, je sais ! Dit Viky. Un panda !

–  Mais un panda, c’est bien noir et blanc, non ? Demanda Prosper.

–  Allons voir Monsieur Paulie, les enfants. Si quelqu’un peut nous dire si Eloïse est un panda, c’est bien lui. Allez, viens, Eloïse, Monsieur Paulie est un panda. On va sans doute le trouver dans un bosquet de bambou. Tu pourras manger !

Eloïse sauta de joie et toute la petite troupe se mit en route vers le bosquet de bambou. Monsieur Paulie était effectivement là, en train de mâcher une longue tige.

–  Excusez-nous de vous déranger pendant votre repas, Monsieur Paulie… On aurait une petite question à vous poser, commença Viky.

Le panda les regarda, en continuant à mâchonner son bambou. Prosper s’avança un peu, et en désignant Eloïse demanda :

–  Monsieur Paulie, est-ce qu’Eloïse est un panda, comme vous ?

La petite Eloïse s’était mise à manger des feuilles de bambou avec voracité. Monsieur Paulie la regarda et dit :

–  Oui, c’est bien un panda.

–  Mais pourtant, elle n’est pas noire et blanche, comme vous, intervint Viky.

–  Non, parce que c’est un panda roux !

–  Un panda roux ? S’exclamèrent les trois jeunes en choeur.

–  Il existe des pandas roux ? Demanda alors Viky.

–  Oui, vous le voyez bien ! Maintenant laissez-moi manger mon repas tranquille !

Et Monsieur Paulie se retourna pour attraper une autre tige de bambou.

Soudain, Eloïse courut dans le bosquet.

–  Eloïse, revient ! Cria Madame Hibou.

Tous la suivirent et tombèrent nez-à-nez avec un animal plus grand, qui ressemblait trait pour trait à la petite Eloïse. C’était sa maman ! Elle était partie dans le bosquet pour se nourrir et avait laissé Eloïse cachée dans un arbre. Mais Eloïse avait voulu suivre sa mère et était sortie de sa cachette. C’est là qu’elle avait entendu le petit groupe et avait pris peur. Mais maintenant, Éloïse avait retrouvé sa maman et lui tournait autour en sautillant.

–  Allez, les enfants, rentrons ! Dit Madame Hibou.

–  Tu viendras te balader avec nous une autre fois, Eloïse ? Demanda Viky.

Le petit panda regarda sa mère, qui lui lécha le front en signe d’assentiment. Elle hocha alors la tête, toute heureuse de s’être fait de nouveaux amis.

FIN

A-G Pério

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